Etat des lieux
Aaaaaargh... J'vais mourir...
Non, pas vraiment en fait. C'est une coutume familiale que d'être hyperbolique quand on a un rhume ou une grippe voire la psittacose mais je crois que c'est pas encore arrivé. Mon père contracte une fois par an une grippe, très souvent pendant les vacances scolaires - on ne peut rêver mieux pour un prof - et qui le cloue au lit pendant quelques jours.
Quand on était gosses, il nous rassemblait autour de sa couche, et d'une voix caverneuse à faire pâlir Jean Pierre Marielle, il soufflait : "aaaah.... j'vais mourir". Ma soeur et moi-même, déjà libérés des illusions enfantines diverses (Père Noël, les roses, les choux, les cigognes, bonheur universel, ce genre de conneries), flairions la déconnade, en revanche, mon petit frère, toujours dans sa période pré-cynique les-ptites-fleurs-c'est-mignon-vive-les-ballons-rouge-et-les-gentils-écureuils semblait paniquer à la vue d'un père agonisant, le laissant orphelin avant même d'avoir pu lui apprendre à jouer au base-ball... merde qu'est-ce que je raconte, c'est pas un téléfilm ricain, ça, c'est l'histoire de ma vie. Bref.
Bon, puisqu'on en est à discuter de trucs rigolos, est-ce que quelqu'un s'est aperçu qu'on est dans la merde grave ? Pas pour des conneries comme le loyer en retard, ou une brûlure de clope sur la moquette, ou une condamnation pour exhibitionnisme dans un club troisième age. Non, je parle en tant qu'humanité, en tant que nous. Comment les gens arrivent à garder le sourire jour après jour, en rendant la monnaie du pain, sans avoir envie de se défenestrer, voire de se dire "oaff, bof, on est cons !"
Et sur ma télé, je dois subir ces putains de jeux olympiques, pourtant j'ai des ecchymoses tellement je me bats les couilles de savoir si Brian Joubert, Jason Lamy-Chapuis, Stiveune Grenard ou Samantha Dubois est allé un poil de cul plus vite qu'un autre connard quelconque, et alors Jean-François Lamour fait des duplex pour dire combien il est content, c'est bien d'avoir son avis, sinon, il bosse un peu ?...
Excusez moi. Chaque fois que je fais des cartons c'est la même chose.